A partir du 1er janvier 2012, l'Union européenne interdit l'élevage de poules pondeuses dans des cages de batterie non aménagées, dites "conventionnelles", – c'est-à-dire des cages qui ménagent 550 centimètres carrés d'espace vital par poule, soit une surface inférieure à celle couverte par une feuille de papier A4.
Le quotidien britannique The Independent évoque une dure loi de la concurrence déloyale à l'européenne : l'industrie fermière britannique se conformera à cette législation, mais les éleveurs français, eux, traînent la patte, comme les polonais et les espagnols. Résultat : les vertueux Britanniques – qui ont dépensé quelque 480 millions d'euros pour satisfaire à ces nouvelles normes – craignent de voir affluer sur leurs marchés des œufs français, espagnols ou polonais, encore produits selon une méthode qui assure les moindres coûts possibles.
Après l'adoption d'une mesure similaire pour l'élevage des truies, en 1999, le cheptel porcin britannique avait ainsi fondu de 40 % entre 2000 et 2008, plombé par une forte hausse des importations.
Selon le Conseil britannique de l'industrie de l’œuf, quelque 81 millions de poules ont quitté ces deux dernières années leurs cages trop exiguës – soit le quart de la population européenne (363 millions de pondeuses). Elles disposeront, en théorie, dans leurs nouvelles demeures d'au moins 750 centimètres carrés. Elles auront accès à un nid ou à un perchoir et pourront s'y livrer à des comportements propres à la gent gallinacée : battre des ailes, se percher ou gratter le sol.
Les associations de défense des animaux britanniques saluent une mesure importante contre la cruauté, mais continuent d'encourager les consommateurs à acheter des œufs de poules élevées hors cage.
En novembre, la Commission européenne avait annoncé qu'environ 51 millions de poules européennes restaient tenues dans des cages non aménagées. Elle menaçait d'ouvrir des procédures d'infraction contre au moins onze Etats de l'Union, dont la France. Cette nouvelle norme et le calendrier de son application ont été adoptés il y a treize ans.
Source: Le Monde