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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 11:53
Confidences d’un banquier inquiet

 

Cet article remonte à une semaine, mais il vaut assurément le coup d'oeil. WikiStrike vous le propose.

euro-mort.jpeg18 novrembre 2011 - Les échos

"Est-on au bord du gouffre ?" "Oui"... et à ce rythme-là, à Noël c’est plié" si on n’a pas trouvé de solution... Ainsi s’est exprimé cette semaine un grand banquier français devant un public restreint.


Qu’y a-t-il en ce moment dans la tête des banquiers français ? Au moment où la crise des dettes souveraines est en train de briser la croissance et menace de tensions politiques le couple franco-allemand, que pensent ceux qui sont, après tout, parmi les acteurs les plus importants de la scène économique ?

Un jour de cette semaine, c’est un grand banquier français qui s’adresse à Paris devant un public restreint et choisi d’une trentaine de personnes, à condition que son anonymat soit préservé. Ses propos méritent d’être rapportés, parce qu’ils sont beaucoup plus nets et directs que ce que l’on a coutume d’entendre dans la bouche des dirigeants du monde financier quand ils s’expriment publiquement. "Est-on au bord du gouffre ?", lui demande-t-on. La réponse fuse, toute brutale : "Oui". Et plus tard : "A ce rythme-là, à Noël c’est plié" si on n’a pas trouvé de solution...

Comment en est-on arrivé là ? Tout le monde passe au scalpel de ce grand argentier, qui s’exprime avec presque de la rage. Et d’abord ceux qui, dans le passé, "ont prêté autant à la Grèce". Tant d’"irresponsabilité" est "confondante". Fait-il allusion à ceux qui l’ont précédé à la tête de son établissement ? Peut-être.

Mais les Etats sont les principaux ciblés. "Ils ne sont même pas capables de régler le cas grec, pourtant minuscule. " "C’est quand même la première fois en 50 ans qu’un pays de l’OCDE fait défaut !". Plus spécifiquement, ce qui est en jeu, c’est "la crédibilité de leur parole""Ils sont capables d’imposer l’effacement de 21% de la dette d’Athènes en juillet puis 50% deux mois plus tard"...

Mais à qui la faute, au fond ? Un peu à l’Allemagne, qui "tient à ce que les créanciers de la Grèce et d’abord grecs mordent la poussière" et qui impose un "supplice chinois" aux Grecs. Un peu aux Anglo-saxons aussi. Sans reprendre le mot de complot, notre interlocuteur relève que les Etats-Unis sont eux-mêmes dans une situation difficile et ont un besoin absolu que les Chinois continuent de les financer. Que la zone euro et l’euro deviennent moins attractifs "ne peut que les intéresser", et ils sont relayés par les attaques de la presse Murdoch, le "Wall street Journal".

Il en veut moins aux agences de notation, dont la qualité de travail est certes "plus que moyenne", mais qu’il ne sert à rien d’accuser à tort, parce que "nos créanciers ont droit au respect".

Mais la personne à qui sont destinées les flèches les plus acérées est Christine Lagarde, la directrice générale du FMI. "Quand elle a assuré cet été, à la rencontre mondiale des banquiers centraux de Jackson Hole (NDLR, Etats-Unis), que les banques européennes avaient besoin de 300 milliards de recapitalisation, elle a mis le feu aux poudres. Elle a été instrumentalisée par ses services et les Etats-Unis, alors qu’elle se vante d’avoir été la ministre des Finances dont la longévité est presque la plus longue de la Ve République". "C’est cela qui a déclenché les attaques contre les banques françaises"

Où en est-on aujourd’hui ? L’Italie est le problème à résoudre puisque si les taux restent à 7%, "c’est insoutenable", mais il "faut bien voir que personne ne pourra sauver l’Italie, le soldat est trop lourd". Sur le fond, c’est un pays riche, qui a un déficit public moins élevé que celui de la France mais "géré à la Bunga-Bunga et qui a un énorme problème de croissance". Mario Monti, estime-t-il, est crédible avec son gouvernement de technocrates, mais il aura du mal à satisfaire le parti de Silvio Berlusconi, qui ne veut pas de taxation du patrimoine, et les socialistes, qui ne veulent aucune remise en cause du droit du travail...

Quant à la France ? Le problème de la France est "que la moitié est au-dessus de la Loire, la moitié en dessous, et on ne sait pas qui va gagner !". Sur le fond, "comment voulez-vous qu’un pays qui est en déficit depuis trente ans, ne sait pas quoi faire de son argent public sinon des ronds-points, soit crédible ? ". Et de poursuivre : "Notre pays est au pied du mur, mais ce sera difficile : nous avons une période libérale de 15 ans tous les deux siècles, il faudrait une nouvelle équipe Rueff-Armand "...

Notre banquier reconnaît sans difficulté que les banques françaises n’ont pour la plupart pas souscrit à l’émission de 7 milliards d’euros lancée jeudi par le Trésor. "On nous impose des règles de prudence extrême avec des exigences considérables, nous sommes déjà gentils de garder les titres que nous avons."

Comment en sortir ? La Banque centrale européenne devrait, c’est le souhait de Paris et de la place financière, intervenir, mais les Allemands sont paralysés par la peur de l’inflation. En réalité, ils le seraient encore plus "par l’idée que les drames des années 1930 et 1940 interdisent toute forme de concentration des pouvoirs". C’est la raison pour laquelle, à leurs yeux, une banque centrale doit rester indépendante du politique, que les régions sont si puissantes, que le Bundestag a son mot à dire à tout instant et que la Cour constitutionnelle peut tout bloquer.

Angela Merkel peut-elle changer d’opinion et faire pression sur la Bundesbank pour que la BCE soit plus souple ou accepte des montages transformant le FESF en banque (proposition initiale de Nicolas Sarkozy) ? Pour l’instant, ce n’est pas le cas mais "depuis trois ans, les Allemands ont toujours dit non au début et on changé de pied sous la force des événements ". Au bord du précipice... "C’est pourquoi nous disons beaucoup en ce moment que le précipice est proche, pour qu’elle réagisse".

 

Source: les échos

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